Les services public en France sont avant tout perçu comme un lieu de travail, et même comme un lieu de lutte des classes. L'intérêt du service, sa pertinence, ses résultats ne sont jamais pris en compte. Ils sont le lieu d'échange de pouvoir entre les syndicats et les gouvernements.

Quelques chiffres: Les 1 890 100 fonctionnaires civils étaient au 1er janvier 2001 majoritairement des femmes (57 %). Ils se répartissaient principalement selon l'INSEE à l'Education nationale (1 208 000), au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (202 800), au ministère de l'Intérieur (184 278), au ministère de l'Équipement (117 500), au ministère de la Justice (68 200), au ministère de l'Agriculture (38 000) et au ministère de l'Emploi et de la Solidarité (30 600). (source vie-public.fr).
Pour comparaison : nombre de salariés au minitère de l'économie de Suède : 450. Nombre de salariés chez Peugeot(automobile) dans le monde : 139.000.

Le problème dans les services public Français, est l'amalgame entre emplois et travail. Les syndicats sont très majoritairement marxiste et ne prennent pas du tout en compte le fonctionnement financier d'un SP sous prétexte qu'il est gratuit. Or il a bien un cout. Il y a un client des SP: celui qui paye, à savoir l'état et plus largement les contribuables. La crispation actuelle sur l'obsolescence des SP "à la française" marque surtout le dernier près carré des syndicats "à la française". La nécéssaire refonte des SP est de plus en plus mise en évidence par le niveau de la dette, et surtout son évolution (en hausse exponentielle). La France finance ses SP par la dette, qui n'est que le report des conséquences de ses irresponsabilités sur les générations futures.

Les gestionnaires des SP "à la française" en fait ne combattent que pour le statut des fonctionnaires, pour les monopoles d'état, contre l'économie de marché. l'idéologie est prépondérante, le public n'a aucune place, le service n'est que pour les employés.

En conclusion :les services public Français ne peuvent être certifiés ISO 9000, car ils n'ont aucune approche client.
La vision des SP est devenue plus symbolique qu'utile. Les télécommunications étaient un service public, plus maintenant, est-ce mieux ou moins bien qu'avant?
Le monopole du transport ferroviaire oblige les usagés, qui sont aussi les clients, à perdre de leur pouvoir d'achat lors des grêves à répétition. c'est donc plus une nuisance publique.
Le statut de service public d'état de la RATP oblige tous les contribuables Français à financer le transport en commun à Paris. C'est donc un racket public.
Les services public Français sont une énorme charge financière qui précipite le pays vers la banqueroute et supprimera du coup leurs bienfaits. C'est donc une ruine publique.

Pourtant les solutions existent et sont relativement simples.On peut se poser quelques questions:
Les employés des SP doivent-ils obligatoirement être des fonctionnaires?
Le statut des fonctionnaires: pourquoi doit-il garantir un emplois à vie?

On peut aussi appliquer une méthode pour définir pertinemment un service public, après avoir défini quelques règles:
En définissant le client: celui qui paye - et l'usagé : celui qui utilise - on s'oblige à pratiquer une approche client pour toute action ou toute décision.
La définition de la valeur ajouté d'un SP mérite un chapitre à lui tout seul, notamment pour la définiton de ses centres de coûts.
On peut distinguer différents centres de coûts.
- En premier lieu l'action immédiate, marchande : entretien des routes, voirie, fourniture de documents etc. Ici on ne prend en compte que les charges financières. Les contraintes sont peu nombreuses, le gain collectif faible.
- En second lieu, les centres de coûts concernant les fonctions régaliennes : armées, police, diplomatie: quels sont les possiblités offertes par ces services en focntions des budget qui lerus sont alloués. Corollaire: quels budgets peut-on leur allouer pour le servcie que l'on voudrait avoir ?
- En troisième lieu, et surement le plus important, les fonctions liées aux éléments qui n'ont pas de valeurs intrinsèques : la vie des citoyens (santé, contrôle aérien , sécurité civile) et l'éducation des citoyens : l'enseignement, la formation et la recherche. Ces SP ne sont pas des charges mais des investissements. Par contre absolument rien n'oblige l'état à assurer entièrement ces fonctions. Il peut se contenter de fixer les orientations et d'assurer le suivi (respect des normes etc).

A partir de ces postulats,quelques règles découlent:
1 - Pour toute décision, tout acte concernant la collectivité ou l'état, les acteurs et décideurs doivent se poser 2 questions: Qui est le client? - Quelle est la valeur ajouté?
La première question permet de savoir ou se trouve le centre de dépense du service; la deuxième permet de connaître l'intérêt du service, le résultat.
Le rapport entre les deux permet de connaitre la rentabilité (pas forcément financière), la pertinence du système mis en place pour répondre au besoin concerné.

2 - En aucun cas un budget de SP doit être en déficit. Libre au SP de gérer en interne ses centres de coûts et ses centres de profit (mesuré par la satisfaction client).

3 - Les budgets ne peuvent être fixés que par une assemblée constituante (qui entendra toute les catégories de la population - voir le modèle Français 1 ) et non par un gouvernement.

4 - Centre de profit du SP : la satisfaction client, mesuré par sondage auprès des usagés, ou par contrat d'objectif dans le cas de l'état en tant que payeur (client).

5 - Le droit du travail et les charges, si le pays est réellement égalitaire et fraternel, doit être le même pour tous. Ce point amène à définir ce qu'est un "acquis social".

En conclusion et pour reprendre le préambule: ces points de vues ne peuvent pas être appliquées dans un pays comme la France, car cela demande une très forte unité du peuple, un sens civique élevé. Les modèles des pays nordiques le montrent. Un petit pays comme la Bretagne peut avoir cette approche hautement performante des services public. En reproduisant le modèle Français la Bretagne ne se contenterait que de mettre des noms Bretons sur des maux Français. Afin de désymboliser le débat, il convient parallèlement de définir quelles sont les positions de l'état vis-à-vis des marchés financiers.